By Gabrielle Duchaine | Published Dec 12, 2013 by La Presse
Tous égaux, les élèves québécois? Pas du tout. De récentes données sur le décrochage scolaire et le taux d’obtention de diplômes consultées par La Presse révèlent un véritable fossé entre certaines régions, alors qu’une profonde faille divise l’île de Montréal en deux univers à des années-lumière l’un de l’autre.
Les adolescents qui vont à l’école à l’est du boulevard Décarie ont jusqu’à deux fois moins de chances de terminer leur secondaire avec un diplôme en poche que ceux qui vivent dans l’ouest de Montréal.
Il existe bien deux solitudes dans la métropole. Une analyse réalisée par le professeur Michel Perron, titulaire de la Chaire de recherche sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes de l’Université du Québec à Chicoutimi, dévoile une véritable cassure séparant les écoles des deux moitiés de l’île.
«On voit très bien le clivage», note le chercheur. À l’ouest, entre Senneville et LaSalle, 15 arrondissements sur 17 affichent un taux de décrochage de moins de 15%, loin sous la moyenne québécoise. À l’est, de Côte-des-Neiges à Pointe-aux-Trembles, seul un arrondissement affiche un score aussi enviable. Les 14 autres ont des taux de sortie sans diplôme des jeunes au secondaire qui oscillent entre 15% et plus de 25%.
Pourquoi? Les pistes sont nombreuses.
D’abord, croient les experts, il y a le facteur pauvreté. «C’est un des facteurs de risque les plus importants, note Andrée Mayer-Périard, directrice générale de Réseau réussite Montréal. On retrouve dans l’est de l’île des quartiers parmi les plus défavorisés.»
Leave a Reply